« Quand les animaux et les végétaux nous inspirent » d’Emmanuelle Pouydebat

Un papillon bleu pour améliorer nos panneaux solaires ? Un martin-pêcheur pour optimiser le TGV japonais ? Incroyable. Non plus maintenant. La nature parle, écoutons-la !

L’auteure est  Directrice de Recherche au CNRS et au Muséum National d’Histoire Naturelle. Son ouvraage regorge d’exemples étonnants et je trouve intéressant d’en présenter plusieurs.

Les exemples sont innombrables

Des libellules aux nouvelles éoliennes, des pattes d’écrevisses aux prothèses de main bioniques : la bio-inspiration, au coeur de la recherche scientifique, économique et… écologique ! Des pommes de pin qui inspirent des architectes ? Du venin de mamba noir pour lutter contre la douleur ? Élucidera-t-on les secrets du sida et du cancer grâce aux koalas et aux requins ?

  • La peau antibactérienne du requin a notamment inspiré des combinaisons hydrodynamiques aidant à nager plus vite. Son épiderme a aussi des vertus antibactériennes. Un revêtement, inspiré de cet épiderme réduit à 94 % la propagation des bactéries. Ce qui intéresse particulièrement les hôpitaux, pour lutter contre les infections nosocomiales, responsables de 4 000 décès par an en France.
  • Du venin d’héloderme pour traiter le diabète : l’héloderme est un lézard dodu bicolore, de 50 à 90 cm de long, vivant dans les déserts semi-arides des États-Unis. Son venin qui lui permet de se défendre est un puissant neurotoxique. Des dérivées sont utilisés pour lutter contre le diabète de type 2. Ce venin du lézard contiendrait aussi des substances pour soigner diverses maladies comme Alzheimer ou la schizophrénie.
  • Vivra-t-on bientôt plus longtemps grâce au rat-taupe nu ou aux méduses qui rajeunissent ? Le rat-taupe nu a quasiment le même risque quotidien de mortalité toute sa vie. Contrairement à l’homme, pour qui la probabilité de mourir double tous les huit ans après l’âge de trente ans. Le rat-taupe s’adapte en permanence. Il possède des solutions infinies et extraordinaires qui pourraient nous sauver nous, les humains.

Même si ces avancées ne sont pas simples à mettre en oeuvre, l‘avenir est follement enthousiasmant

  • Et si la médecine était capable de faire repousser un membre amputé, de permettre à un patient alité de remarcher immédiatement, ou de greffer un organe 48 heures après que celui-ci a été prélevé ? Certaines de ces hypothèses ont déjà dépassé la science-fiction. Et c’est en observant les animaux que des chercheurs ont fait des découvertes majeures.
  • Franck Zal, docteur en biologie marine, a su voir le potentiel incroyable d’un petit ver marin utilisé comme appât par des pêcheurs en Bretagne. L’Arenicola marina survit hors de l’eau. À marée basse, il n’a plus d’oxygène mais son hémoglobine est capable de lier 40 fois plus d’oxygène qu’une hémoglobine humaine ! Le chercheur du CNRS fait alors le lien avec les organes en attente de transplantation. Un poumon pourrait être conservé 48 heures, contre six heures aujourd’hui.
  • L’ours brun contre l’atrophie musculaire: deux biologistes, Fabrice Bertile (CNRS) et Étienne Lefai (Inra) se sont attaqués à un autre problème de santé publique. l’inactivité physique associée à la malnutrition sont au quatrième rang des causes de mortalité dans le monde. Il n’existe aucun traitement contre l’atrophie musculaire mais grâce à l’ours brun, les pistes sont très prometteuses ». L’animal peut hiberner jusqu’à 7 mois. Immobile et à jeun durant toute cette période, il ne perd pas de masse musculaire.
  • La trompe des moustiques a permis à deux sociétés japonaises de créer des aiguilles aussi fines que 2 cheveux humains, ce qui rend les injections indolores. Ces aiguilles sont aujourd’hui vendues partout dans le monde, à des millions d’exemplaires.
  • Survivre dans l’espace. Des tardigrades, petits invertébrés mesurant 1 mm, ont été envoyés dans l’espace par la fusée Soyouz. Ils ont été exposés aux rayonnements cosmiques et au vide spatial. Certains sont revenus en vie.
 Editions Odile Jacob – Septembre 2019

 

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