Anglicismes: est-ce un combat d’arrière garde?
Click and Collect, start up, buzz, footing, sponsor, cheese, joke...Est-ce bien d'employer des mots anglais? La réflexion est ouverte.
Nous utilisons des anglicismes à longueur de journée, souvent inconsciemment, mais aussi parfois pour avoir l’air dans le vent. Michel Serres vantait la belle formule « Ivre de livres » qui aurait pu remplacer « Book addict » à la devanture d’une librairie. Comme si l’utilisation de l’anglais faisait moderne. Certes, les brassages de populations favorisent cela.
L’anglais s’infiltre partout: 10% d’anglicismes dans la langue française
Des expressions devenues courantes nous envahissent, des anglicismes encore: Un best of ou un top-10: au lieu de « meilleurs ». Vintage au lieu » d’époque », un Scoop au lieu de « primeur » ou « exclusivité », une Deadline au lieu de « date limite » ou « dernier délai », Sponsor (commanditaire), dealer et trader (trafiquant ou courtier), en live (en direct ou sur scène), fan (admirateur) et fanzone, un ou une team (une équipe), cash ou du cash (comptant ou de l’argent), borderline (limite), challenge (défi), pitch (présentation), dress code (tenue), best-seller (succès de ventes en librairie), coach (entraîneur, formateur, mentor), le casting (la distribution) ou caster, le verbe (distribuer? affecter?)…
Et encore
Car ça se complique du côté des verbes: Customiser (personnaliser), overbooker ou le franglais surbooker (dépasser les limites ou déborder), booster (augmenter, renforcer, stimuler), dispatcher (affecter). Un succès reste d’avoir réussi à imposer courriel à la place de email ou mail.
Et pourtant, la protection existe
La loi du 4 Août 1994, plus connue sous le nom de loi Toubon , le ministre de la Culture de l’époque, est destinée à protéger le patrimoine linguistique français.
Elle vise alors à assurer la primauté de l’usage de termes francophones traditionnels. L’usage du français est notamment obligatoire dans les programmes TV et messages publicitaires, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) propose même une liste de mots avec leur équivalence. Mais qu’il est difficile de ne pas se soumettre à la tentation…!